Cecilia Bartolomé, cinéaste rebelle
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La noche del Doctor Valdés
Cecilia Bartolomé. 1964. Esp. 18 min. N&b. DCP. VOSTF.
Carmen de Carabanchel
Cecilia Bartolomé. 1965. Esp. 16 min. N&b. DCP. VOSTF.
Margarita y el lobo
Cecilia Bartolomé. 1969. Esp. 45 min. N&b. DCP. VOSTF.
Un programme dédié à Cecilia Bartolomé, l’une des réalisatrices les plus singulières et combatives du cinéma espagnol, née en 1943, et qui deviendra en 1969 l’unique femme à avoir jamais obtenu, avec Josefina Molina, le diplôme de réalisation de l’Escuela Oficial de Cine (EOC). Féministe et frondeuse, constamment en butte aux autorités et à la hiérarchie, Bartolomé réalisera au cours des années 1960 une série de films marquants au sein de l’école, sous haute influence de la Nouvelle Vague et de la culture pop naissante. Dans La noche del Doctor Valdés, une jeune Mexicaine fraîchement débarquée découvre le monde empreint de religiosité et de rigorisme de l’Espagne profonde. L’année suivante, la cinéaste aborde l’épineuse question des grossesses non désirées et de l’absence de contraception dans Carmen de Carabanchel, description au quotidien d’une femme au foyer d’un quartier populaire de Madrid. Pour sa troisième et dernière année à l’EOC, Bartolomé réalisera l’un des films les plus importants de l’histoire de l’école et du cinéma espagnol de l’époque, Margarita y el lobo, qui évoque, sous la forme d’une comédie musicale, le divorce et la quête d’indépendance d’une jeune femme. Le film sera complètement interdit par la censure. Cinglant, inventif et très libre, teinté d’érotisme et d’une bonne dose d’ironie, le cinéma de Bartolomé mettait à mal le modèle franquiste et le poids des institutions familiales, ce qui valut à la réalisatrice d’être blacklistée jusqu’en 1978.
Séance présentée par Sonia García López