Psychose (Psycho)
Alfred Hitchcock. 1960. USA. 109 min. N&b. DCP. VOSTF.
Quand la folie meurtrière pose bagages au Bates Motel… À l’époque, au tout début des années 1960, on parlait encore alors de film à suspense. Entre film noir et film d’horreur type slasher, il s’agissait bien pourtant du patron du thriller à venir et donc du slasher : sexualité et psychopathe. Le meilleur film d’Alfred Hitchcock ? Peut-être. Oui. Comme tant d’autres meilleurs films d’Alfred Hitchcock. Dans tous les cas, un incontournable. Un film horriblement culte mais surtout un coup de maître adapté d’un roman de Robert Bloch sobrement intitulé Psycho. Un pur film de cinéma tourné avec seulement 800 000 dollars et une équipe de télévision issue de la série Alfred Hitchcock présente parce qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Un tournage extrêmement rapide, ralenti seulement pour la fameuse scène de la douche qui, à elle seule, a demandé une semaine et soixante-dix-huit positions de caméra pour quarante-cinq secondes de film à jamais gravées dans toutes les mémoires. Hollywood ne s’en remettrait jamais ! Une jeune employée s’enfuit avec une forte somme d’argent que son patron l’avait chargée de déposer à la banque. En route, elle s’arrête dans un motel perdu tenu par un jeune homme aussi aimable qu’inquiétant et sa mère autoritaire… Au moment de la sortie du film, Alfred Hitchcock avait exigé que les portes des salles soient fermées aux retardataires. Dans les halls des cinémas, un message appelait les spectateurs à ne rien révéler de l’intrigue du film. Mais le temps passe et les secrets s’éventent, devenant les évidences d’aujourd’hui. Pourtant, comme la sinistre demeure de son principal protagoniste, Psychose trône encore et toujours au sommet de la colline. Immuable. Inaltérable. Irremplaçable. Ne craignant rien, ni les ruptures d’intrigue, ni l’alliance du voyeurisme et du sexe, et encore moins les excès de fureur sanglante. Même après des centaines de rediffusions et autant de fois ses mystères révélés, Psychose agit sur son spectateur comme au premier jour. La faute tout entière à une construction aussi rigoureuse que minutieuse qui laisse encore aujourd’hui bouche-bée. Le génie hitchcockien à plein régime et l’incroyable faculté d’un cinéaste à emmener le public à jouer le double jeu du témoin, à la fois complice et victime. Le metteur en scène expliquait à François Truffaut : « Je dirigeais le public, je jouais avec lui comme avec un orgue ». Résultat : une danse macabre subversive, perverse et brillante, rythmée par les coups d’archet magistralement meurtriers de Bernard Herrmann, et baignée dans un noir et blanc de fin du monde. Mesdames et messieurs ! Que le spectacle commence ! Entrez… Installez-vous confortablement et assistez à la naissance de l’horreur moderne.
Tirez les fils de Psychose et vous rencontrez : No Country for Old Men, Le Procès, La Fille qui en savait trop et Massacre à la tronçonneuse.