L’Invasion des profanateurs de sépultures (Invasion of the Body Snatchers) – Doubles programmes
Don Siegel. 1956. USA. 80 min. N&b. DCP. VOSTF.
Des insectes surdimensionnés et des cosses de haricots géants. Paul Verhoeven et Don Siegel, deux écoles de cinéma pour deux films hautement subversifs. Dans Starship Troopers de Verhoeven, des araignées géantes de l’espace attaquent la Terre alors qu’un groupe de lycéens fête la fin des études. Ni une ni deux, Ken et Barbie et leurs amis patriotes s’engagent dans les forces de la fédération terrienne pour aller casser de la sauterelle et du cafard. Bâti comme un Full Metal Jacket du troisième type – recrutement, entraînement, combat intersidéral –, Starship Troopers s’offre tous les genres de la SF des années 1950-1960 (menace extraterrestre, société future aseptisée et fascisante, bataille dans les étoiles), rehaussés de quelques stéréotypes de films de guerre fourvoyés dans une esthétique de sitcom teenage. En gros, ça donne une sorte de « Beverly Hills contre-attaque ». Un petit joyau de subversion et des dialogues à renvoyer Van Damme étudier Audiard, pour le plaisir des amateurs de troisième degré. Plus insidieux, Don Siegel joue sur le registre de la guerre froide. Soit c’est la bombe qui génère directement l’histoire, soit ce sont les petits hommes verts, plutôt rouges si l’on y regarde à deux fois. Ici, encore sous l’onde maccarthyste, ce sont les seconds qui seront de la fête. Une petite bourgade paisible de Californie et son bon docteur. De curieux patients qui ne sont plus eux-mêmes, dépourvus de toute émotion. Et des cosses de haricots géants accouchant de formes humaines qui s’emparent de votre âme pendant votre sommeil… Un sommet de la SF paranoïaque des 50’s.
Voir aussi Starship Troopers