L’Or se barre (The Italian Job)
Peter Collinson. 1969. GB. 100 min. Coul. DCP. VO. Sous-titrage informatique en français.
Un film de casse aussi spectaculaire que divertissant où, bien évidemment, rien ne se passe comme prévu. Imaginez une hétéroclite bande de voleurs, qui tente de dérober aux usines FIAT quatre millions de dollars en lingots d’or en créant un gigantesque embouteillage dans la ville de Turin, siège du célèbre constructeur italien. Humour soooo british de rigueur, clins d’œil en pagaille et savoureuse bande de bras cassés. On tient là un parfait représentant de la cool attitude qui animait le cinéma populaire anglais des glorieuses années 1960. Un cinéma qui, rappelons-le, était en grande partie financé par des capitaux américains. L’Or se barre ne déroge pas à la règle puisque c’est le puissant studio Paramount qui finance. Ironie du sort, le producteur anglais Michael Deeley, détaché pour l’occasion, participera quelques années plus tard à la conception du très américain Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino. Il n’empêche qu’il s’en est fallu de peu pour que Robert Redford ne souffle la vedette au flegmatique Michael Caine, absolument irréprochable en cerveau de l’organisation. Même le célèbre dramaturge Noël Coward s’invite au bal. Il joue ici, pour sa dernière apparition à l’écran, un parrain de la pègre anglaise qui considère ce hold-up italien comme un devoir patriotique ! Gold Save the Queen ! De son côté, le metteur en scène Peter Collinson arbitre on ne peut plus rigoureusement ce match Angleterre – Italie même s’il dut faire, sous la pression de la production, d’un polar tendu une comédie policière qui prouve une fois de plus que le crime ne paie pas. FIAT tentera bien de proposer son fameux modèle 500, mais ce sont au final trois Austin Mini, floquées aux couleurs de l’Union Jack, qui dévalent tambour battant les rues, artères et conduits d’égout turinois pour une poursuite d’anthologie réglée par l’orfèvre de la profession, Rémy Julienne.
Séance présentée par Rémy Julienne