La Grève (Stachka)
Sergueï M. Eisenstein. 1924. URSS. 88 min. N&b. 35 mm. Muet. Intertitres russes sous-titrés français.
Foisonnant, audacieux, énergique. Un feu d’artifice d’audaces visuelles. Dans la Russie tsariste, des ouvriers opprimés se mobilisent contre la classe dirigeante. C’est la grève. Pour laquelle on vote sans restriction. Et pour cause, plus théorique que politique, Eisenstein, dès son premier film, révolutionne le système narratif traditionnel et pose les bases de ses choix esthétiques. Juxtapositions symboliques, retours arrière, surimpressions, gros plans et bien sûr, cette parfaite maîtrise du montage. Le film provoque débats et controverses au sein de l’avant-garde. Vertov, défendant sa conception du cinéma-vérité, lui reproche de se fourvoyer dans la fiction. Eisenstein lui rétorque en appelant au cinéma (coup de) poing. « N’expliquons pas le monde, mais transformons-le ! ».
Pierre Jodlowski
Musique électroacoustique
Pierre Jodlowski développe son travail en France et à l’étranger dans le champ des musiques d’aujourd’hui. Sa musique, souvent marquée par une importante densité, se situe au croisement du son acoustique et du son électrique et se caractérise par son ancrage dramaturgique et politique. Son activité le conduit à se produire dans la plupart des lieux dédiés à la musique contemporaine mais aussi dans des circuits parallèles : danse, théâtre, arts plastiques, musiques électroniques. Il est également fondateur et directeur artistique associé du studio éOle – en résidence à Odyssud Blagnac depuis 1998 – et du festival Novelum à Toulouse et sa région (de 1998 à 2014).