Fermer cette fenêtre banner

La Marque du tueur (Koroshi no rakuin) – Julien Gester – La journée des quotidiens

Seijun Suzuki. 1967. Jap. 98 min. N&b. DCP. VOSTF.


Avec Joe Shishido, Koji Nanbara, Annu Mari


Histoires de cinéma 2



Un incontournable du cinéma nippon à la fracassante mise en scène. Son auteur : Seijun Suzuki, cinéaste trublion qui a toujours su dépasser les conventions du cinéma de genre. Sa méthode : débarrasser ses scénarios des scènes décoratives et trancher dans les dialogues. Ne reste donc que l’essentiel. Et pourtant à l’époque, La Marque du tueur donne une excuse aux cadres de la Nikkatsu, l’un des plus anciens et des plus importants studios de cinéma japonais, pour se débarrasser enfin de Suzuki. Pour eux, La Marque du tueur est un film incompréhensible, invendable, indigne et dégradant. Merci de vos services et n’oubliez pas de laisser votre badge à la sortie ! Cette brutale éviction va briser net la carrière du cinéaste. Un comble quand on sait que ce dernier film pour la Nikkatsu constitue aussi l’aboutissement de sa carrière. Si l’on a du mal à suivre l’intrigue de ce polar noir, peu importe, car l’intérêt n’est pas là. Sachez seulement que Numéro 3, tueur tokyoïte hors pair, devient la cible de Numéro 1, assassin mystérieux que personne n’a jamais vu, suite à un contrat raté à cause d’un papillon ! La suite est une somptueuse et monumentale entreprise de déconstruction d’une inventivité à couper le souffle. Habité d’une rage nihiliste, Suzuki flingue un à un les clichés du genre et sacrifie tout au pur cinéma en composant un univers abstrait où n’existent que le sexe, le meurtre et le mouvement. Plus qu’un exercice de style à l’évidente beauté formelle, une leçon de cinéma.
Tous publics avec avertissement.

Séance précédée d’une « Histoire populaire de cinéma »

Un film choisi par Julien Gester

dimanche 11 novembre 2018, 19h00       Infos pratiques - Vente en ligne
Retour au cycle