Fermer cette fenêtre banner

Crash – La journée des quotidiens

David Cronenberg. 1996. Can. 100 min. Coul. 35 mm. VOSTF.


Avec James Spader, Rosanna Arquette, Deborah Kara Unger, Holly Hunter


Histoires de cinéma 2



Les fêlés de l’asphalte, le désir sexuel et la remise en question de nos tabous. Lorsqu’il fut présenté au Festival de Cannes en 1996, Crash provoqua un scandale, un vrai, qui d’ailleurs ne l’empêcha pas de rafler le Prix spécial du jury. Le cinéaste canadien David Cronenberg, connu pour son approche organique et clinique du cinéma d’horreur dans les années 1970 et 1980, réalisait là son quatorzième long métrage et prolongeait d’une manière totalement inattendue son intérêt pour la fusion homme-machine et les sexualités marginales. Crash, le roman, avait été le livre-événement des années 1970 et lui aussi déclencha un tollé à son époque. Son auteur, J.G. Ballard, confessait dans sa préface avoir voulu inventer une nouvelle forme de pornographie en mêlant sexualité et goût des accidents de voiture. Qui d’autre que David Cronenberg aurait pu s’emparer du projet d’une telle adaptation ? Qui d’autre aurait pu embarquer James Spader, Rosanna Arquette et Deborah Kara Unger dans une balade techno-trash où la beauté froide du métal se dispute à la chair mutilée et scarifiée ? Crash est une œuvre qui n’a ni ascendance, ni descendance. Cronenberg (re)découvre la fonction érotique de la voiture et accouche d’un film qui ne ressemble qu’à lui-même. Un long travelling sur une scène de carambolage, la Porsche mythique du Dean, le rebelle sans cause, et un cascadeur travesti qui rejoue pour la énième fois la mort de Jayne Mansfield ; mythologies contemporaines et puissants fantasmes sexuels pour un trip expérimental érotiquement sulfureux.

Film interdit aux moins de 16 ans à sa sortie.

Séance présentée par Mathieu Macheret

samedi 17 novembre 2018, 14h00       Infos pratiques - Vente en ligne
Retour au cycle