L’Obsédé (The Collector) – Doubles programmes
William Wyler. 1965. USA / GB. 119 min. Coul. DCP. VOSTF.
Kidnapping, séquestration et sévices. Ambiguïté des relations et curieux jeu du chat et de la souris. Qui est le bourreau ? Qui est la victime ? Avec Hard Candy, David Slade inverse le rapport de prédation et met face à face Ellen Page et Patrick Wilson. D’abord virtuellement, par écran d’ordinateur interposé puis physiquement dans un café-restaurant. Page interprète une gamine de quatorze ans « en chasse », Wilson joue le rôle d’un photographe aux intentions « floues ». Est-il coupable du pire ? Huis clos, malaise et torture… Quand le rencard vire au cauchemar. Hard Candy : un thriller anxiogène au bord de l’expérimental qui aborde de front les thèmes de la pédophilie, de la culpabilité et de la justice sommaire. Pour Slade, le chaperon rouge ne serait-il pas un loup ? Une question qui ne pose guère en ces termes dans L’Obsédé puisque le film de William Wyler s’envole bien au-delà des relations victime / bourreau. L’Obsédé, c’est l’histoire tragique d’un jeune garçon (Terence Stamp) brimé par ses proches qui tombe amoureux d’une jeune fille (Samantha Eggar). Alors il la séquestre dans une maison de campagne isolée de tout… quoi de plus normal ! Love is all you need ! Un fascinant huis clos d’une subtilité remarquable où la précision de la mise en scène ouvre à la fois sur les méandres d’un esprit malade et le portrait d’une âme esseulée. Aussi fascinant que complexe, aussi troublant qu’indispensable.
Voir aussi Hard Candy
