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Compétition de courts métrages

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Festival Extrême Cinéma 2020



Organiser une sélection de films n’est pas chose aisée et ce n’est pas plus simple pour des courts que pour des longs métrages. Après un peu de temps et de travail, on comprend que la sélection se fait presque par elle-même et qu’on est juste là pour mettre un peu d’ordre, rien de plus. Au fil des visionnages qui se succèdent et des choix qui s’opèrent, des motifs communs apparaissent et finissent par se détacher pour entrer en résonance : la nuit, l’impalpable, l’omniprésence de l’absence, la tromperie des apparences. Chaque œuvre, au travers de ses auteurs, possède son propre regard, ses propres spécificités et expose en quelques minutes sa manière de faire du cinéma. Huit films pour huit propositions qui sont autant de fenêtres ouvertes sur le monde. Six nationalités différentes composent une sélection bien ancrée dans son époque tout en proposant d’opérer un pas de côté afin de présenter une vision altérée, fantasmée, personnelle et souvent douce-amère du réel.

Sébastien Lecocq

Je sors acheter des cigarettes
Osman Cerfon. 2018. Fr. 14 min. Coul. DCP.
Jonathan, douze ans, cohabite avec sa sœur, sa mère et aussi des hommes. Ils ont tous la même tête et nichent dans les placards, les tiroirs, le poste de télévision.
L’animation à la française est une valeur sûre et en voilà une nouvelle preuve. Les remous de l’adolescence malicieusement mis en images dans une histoire à la fois dépouillée et riche, sombre et lumineuse, drôle et amère. L’adolescence, la vie, la réalité montrées avec le détachement et l’ironie qui rend l’absence supportable.

8
Irina Guivan. 2017. Russie. 8 min. Coul. DCP. VOSTF.
Un homme, une note sur le mur d’un ascenseur défectueux dans un vieil immeuble. L’engin se déplace mais reste bloqué à ce même huitième étage.
Il suffit de peu de choses pour dire beaucoup. Un univers kafkaïen, les réminiscences de l’Union soviétique, un personnage aux prises avec toute l’irrationalité de la vie et un cafard. C’est parti pour un tour de manège où tous les repères sont bousculés et où il n’y pas de sortie de secours.

Santa Ana
César Pesquera. 2017. Esp. 9 min. Coul. DCP. VOSTF.
Santa Ana lève le voile sur les relations troubles et ésotériques entre le vent rouge qui souffle sur la côte ouest des États-Unis et sa légende qui raconte qu’il peut rendre fous les habitants de Los Angeles.
Le documentaire permet de se jouer des codes de narration horrifiques habituels pour aborder le genre sous un angle différent. Certainement pas plus réaliste, pas de ça ici. On navigue à vue du côté de l’occulte, du satanique, du Mal impalpable et de la météo.

Digger
Kengo Yagawa. 2017. Jap. 15 min. Coul. DCP. VOSTF.
Que peuvent bien faire des salarymen, dans la forêt, en pleine nuit ? Creuser des trous, pardi. Non pas pour y cacher des corps, mais pour se décharger de l’insurmontable pression sociale qui pèse sur leurs épaules.
La première règle de Digger ? On ne parle pas de Digger !
La deuxième règle de Digger ? On ne parle pas de Digger !
Digger est une habile relecture de Fight Club rythmée par une bande-son infernale, dans laquelle s’affrontent pelles, bêches, binettes lustrées à l’huile de coude.

Who’s That at the Back of the Bus?
Philip Hardy. 2018. GB. 5 min. Coul. DCP. VOSTF.
Une dame, seule, dans un bus de nuit vide est observée par une bien étrange apparition.
Le simple fait de prendre un bus de nuit dans une grande ville est en soi une grande épopée aventureuse. Alors quand on est une dame d’un certain âge aux prises avec d’étranges hallucinations zoologiques, ça se complique encore plus. Un film court, malin, qui repose sur une idée simple parfaitement exploitée avec, en plus, cette petite touche anglaise qui ajoute toujours un petit peu de sel.

The Boogeywoman
Erica Scoggins. 2018. USA. 17 min. Coul. DCP. VOSTF.
La légende de la Boogeywoman raconte qu’une sorcière se nourrit de l’âme des garçons. Et puis la lumière s’éteint. L’adolescence, cette période troublée pleine de transformations physiques, de spleen et de mélancolie. La langueur d’une nuit d’été, une bande d’ado aux portes de l’ennui, une légende urbaine et du patin à roulettes. Les années 1980 et le cinéma indépendant américain sont les piliers de cette habile variation féminine sur une figure mythique du cinéma d’horreur : le boogeyman.

Dog in the Woods
Christian Chapman, Paul Jason Hoffman. 2018. USA. 6 min. Coul. DCP. VOSTF.
Un chien domestique s’échappe dans la forêt la nuit, redécouvre la liberté et la beauté de la nature sauvage.
Tout le monde aime les chiens, plus que les chats ; alors quoi de mieux que voir le meilleur ami de l’homme gambader dans la nature ? Surtout quand cette escapade nocturne est mise en image avec la maîtrise formelle d’un Nicolas Winding Refn et des effets numériques rendant hommage à la grandeur de la nature et à la beauté quasi mystique de l’animal.

Under Covers
Michaela Olsen. 2018. USA. 8 min. Coul. DCP. VOSTF.
Durant une nuit de pleine lune, dans les chambres des habitants d’une petite ville, se découvrent certains des secrets les mieux gardés : ce qui se passe vraiment sous la couette de chacun.
Dis-moi comment et avec qui tu dors et je te dirai qui tu es. Sauf que les apparences sont souvent trompeuses. C’est ce que met en images, en stop motion, ce petit film gentiment libertaire, follement contestataire et amoureusement iconoclaste. Une manière originale d’ausculter le et les genres.

Séance présentée par Sébastien Lecocq

Jury Extrême

Pour la 21e édition du festival Extrême Cinéma, la Cinémathèque de Toulouse propose à des étudiant.es de formations diverses de se rencontrer et de croiser leur regard en intégrant le Jury Extrême. Samedi 15 février, les différents membres découvriront les courts métrages insolites sélectionnés par Sébastien Lecocq. La projection sera suivie d’un temps de délibération où les étudiants pourront tester leur sens critique et leur capacité à débattre. En ouverture de la Nuit de clôture, ils.elles décerneront le Prix du Jury Extrême.

samedi 15 février 2020, 17h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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