À la fin de sa formation en image et réalisation au sein de l’IDHEC (Institut Des Hautes
Études Cinématographiques, aujourd’hui FEMIS), Caroline Champetier intègre l’équipe de William Lubtchansky et l’assiste pendant 9 ans auprès de nombreux réalisateurs, parmi lesquels Jacques Rivette, Claude Lanzmann, François Truffaut, Jean-Marie Straub, Danièle Huillet et Jacques Doillon. Elle tourne son premier long métrage en tant que directrice de la photographie en 1981 : Toute une nuit de Chantal Akerman.
« Je suis à la recherche de quelqu’un qui en sache un peu, mais pas trop. »
C’est ainsi qu’elle se retrouve à travailler avec Jean-Luc Godard en 1985 sur Soigne ta droite.
De là débute réellement sa carrière et une grande collaboration avec JLG sur 6 autres films : Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma (1986), Puissance de la parole (1986), King Lear (1987), Histoire(s) du cinéma (1988), Hélas pour moi (1992), Les Enfants jouent à la Russie (1993).
À partir de cette période, Caroline Champetier travaille avec quelques-uns des meilleurs auteurs français : Jacques Doillon avec 5 films dont Ponette (1995) ; Philippe Garrel avec 2 films, J’entends plus la guitare (1991) et Le Vent de la nuit (1998) ; Benoît Jacquot avec 8 films dont La Fille seule (1995) et Villa Amalia (2008) ; Barbet Schroeder pour L’Avocat de la terreur (2005) ou encore André Techiné et Jacques Rivette.
Caroline Champetier tourne également Sobibor avec Claude Lanzmann en 2001 et travaille avec la nouvelle génération des auteurs français tels que Arnaud Desplechin pour La Sentinelle (1992) et L’Aimée (2007) ; Laetitia Masson pour En avoir ou pas (1995) ; Patricia Mazuy pour Sport de filles (2012) et enfin Xavier Beauvois pour 6 de ses films dont N’oublie pas que tu vas mourir (1995), Le Petit Lieutenant (2005), Des hommes et des dieux (2010), La Rançon de la gloire (2013) et Les Gardiennes (sortie prévue en décembre 2017).
Parallèlement, elle est appelée à exercer à l’étranger avec les Japonais Nobushiro Suwa et Naomi Kawase ; l’Israélien Amos Gitai pour Terre promise (2004) et Un jour tu comprendras (2008), ainsi qu’avec un jeune réalisateur palestinien, Tawfik Abu Wael, pour Tanathor (2009).
Caroline Champetier a également tenu une rubrique photographique dans les Cahiers du cinéma pendant un an puis une chronique intitulée Plan séquence sur France Culture dans l’émission « L’Avventura » de Laure Adler de 2007 à 2009. Par la suite, de 2009 à 2011, elle a été présidente de l’AFC (Association française des directeurs de la photographie cinématographique).
En 2011, elle retrouve Leos Carax pour Holy Motors et accompagne Margarethe Von Trotta pour Hannah Arendt. La même année, le César de la meilleure photographie lui est attribué pour Des hommes et des dieux.
En 2012, elle retrouve Claude Lanzmann pour Le Dernier des injustes qui est projeté à Cannes 2013 en sélection officielle hors compétition avec un grand retentissement.
Elle accompagne également sur leurs premiers films des jeunes femmes qui commencent leur carrière de cinéaste, avec notamment À 14 ans (2015) d’Hélène Zimmer, Je vous souhaite d’être follement aimée (2016) d’Ounie Lecomte ou encore Le ultime cose, premier film d’Irène Dionisio, une jeune documentariste italienne.
En 2015, Caroline Champetier retrouve Anne Fontaine pour Les Innocentes, film franco-polonais sorti en 2016, pour lequel elle sera nominée aux César. Elle tourne ensuite Les Gardiennes de Xavier Beauvois et retrouve Claude Lanzmann sur Napalm (septembre 2017).
En 2017-2018, Caroline Champetier éclairera le nouveau film de Leos Carax, une comédie musicale en langue anglaise avec Adam Driver et Michelle Williams.
Les films choisis et présentés par Caroline Champetier
Holy Motors (2012) – Leos Carax
Le Vent de la nuit (1999) – Philippe Garrel
Ni le ciel ni la terre (2015) – Clément Cogitore
Les Trois Sœurs du Yunnan (San zimei, 2012) – Wang Bing
Dans la chambre de Vanda (No quarto da Vanda, 2000) – Pedro Costa